Oser faire preuve autant de bienveillance que d’exigence
Tout le monde traverse des moments difficiles dans la vie. Parfois, l’émotion nous submerge - que ce soit la peur, la colère, la tristesse... Cela peut nous déstabiliser au point de nous enlever nos moyens de réagir.
De plus, dans ce genre de situation, nous avons souvent tendance à nous juger sévèrement parce que nous n’arrivons pas à nous sentir mieux. Or, si une personne proche était en difficulté, nous ferions certainement preuve de compassion envers elle. Alors pourquoi est-ce si difficile d’en avoir pour nous-même ?
Nous avons besoin de prendre soin de nous-même
L’une des conséquences premières de l’anxiété et/ou de la dépression est de nous donner l’impression de ne pas pouvoir avancer. Ce sentiment peut nous amener à penser que ce sera toujours ainsi. Et comme notre cerveau a naturellement tendance à être à l’affût des dangers, nous risquons de nous laisser happer par tout ce qui ne va pas.
La vie ressemble à une navigation
Imaginons notre vie à venir comme un voyage en bateau. Avant de larguer les amarres, faisons une inspection de notre embarcation (nos ressources internes et externes, notre état d’esprit, etc.) :
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Comment est-ce que je me sens ?
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Est-ce que je ressens de la fatigue ?
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Est-ce que j’ai mal quelque part ?
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Quelles sont mes émotions ?
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Qu’est-ce qui me préoccupe ces temps-ci ?
Nous avons besoin de prendre soin de nous-même
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Est-ce que j’ai envie de me reposer, ou au contraire de bouger plus ?
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Ai-je besoin de solitude ou plutôt d’appeler un ami ?
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Qu’est-ce qui ne me convient pas et que je pourrais cesser de faire ?
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Quels sont mes points forts dans les moments difficiles ?
Trouver un équilibre entre bienveillance et exigence
Changer demande le plus souvent du travail et de la détermination. On pourrait ajouter que cela nécessite des efforts. Mais les efforts doivent rester des aspirations, c’est-à-dire qu’ils doivent nous aider à avancer. Ils cessent d’être utiles quand ils deviennent des obligations, des exigences tyranniques.
Cultiver l’espoir et l’audace
Réfléchissons donc un instant de manière concrète à quoi ressemblerait notre vie si elle était exempte de nos problèmes actuels. «On jouerait plus en famille, on passerait plus de moments à deux, j’exprimerais plus souvent mes besoins et mes limites, je ferais plus de choses que j’aime faire, etc.» Et maintenant, réfléchissons à cette question : «Qu’est-ce qui est en mon pouvoir, qu’est-ce que je peux ici et maintenant et qui va m’aider à avancer dans la bonne direction ?» Il s’agit de déterminer le plus petit changement possible qui fera une différence dans notre vie et qui amènera d’autres changements.
Des différences entre les approches thérapeutiques :
quelques postulats
Il faut chercher et analyser les causes profondes du problème. On est focalisé sur le passé.
Il vaut mieux porter son attention et ses efforts sur le présent et le futur, sur le changement souhaité.
L’accent est mis sur l’identification et la correction de la pathologie et du déficit.
L’accent est mis sur la santé mentale, sur ce qui est changeable, sur les solutions et les habiletés plutôt que sur la pathologie.
Approche centrée problème
Approche centrée solution
Les clients sont ambivalents face au changement. Ils peuvent résister face à ce qui doit être fait.
Lorsque les choses vont mieux alors que les causes du problème n’ont pas été identifiées, l’amélioration risque de ne pas durer.
Les clients sont motivés à changer, mais en suivant leurs objectifs et leur rythme.
Les causes d’un problème n’ont souvent pas de lien avec la solution. Des petits pas peuvent amener de profonds changements.
Le véritable changement prend du temps. Plus un problème est ancien et envahissant, plus il nécessitera de temps à être résolu.
La solution à un problème peut très bien apparaître rapidement, de manière inopinée ou indirecte. D’ailleurs le changement est inévitable.
Le changement est inévitable